Lorsqu’une victime d’un dommage corporel conclut une transaction avec l’assureur responsable, ce dernier est tenu à plusieurs obligations, dont celle d’informer correctement la victime sur ses droits. Le non-respect de ce devoir d’information peut entraîner la nullité relative de la transaction. L’arrêt de la Cour de cassation du 9 mars 2023 (Civ. 2, n° 21-20.687) illustre parfaitement cette situation et précise la portée des obligations de l’assureur.

 

Le devoir d’information de l’assureur : une obligation cruciale

 

En vertu de l’article L. 211-10 du Code des assurances, l’assureur doit fournir à la victime une information exhaustive sur plusieurs points essentiels. Il s’agit notamment d’informer la victime de son droit à solliciter une expertise médicale contradictoire, à se faire assister d’un avocat et, si elle le souhaite, d’un médecin. De plus, l’assureur doit communiquer à la victime des documents clés, comme le procès-verbal de l’enquête, afin de garantir une transparence totale sur la situation.

Dans l’affaire en question, l’assureur, la GMF, avait conclu une transaction avec M. L. en 2014, suite à un accident de la circulation. Or, plusieurs années plus tard, M. L. a contesté cette transaction en invoquant le manquement de l’assureur à son devoir d’information.

 

La nullité relative de la transaction : un moyen de protection pour la victime

 

La Cour de cassation a confirmé la nullité relative de la transaction conclue entre la GMF et M. L. au motif que l’assureur n’avait pas rempli son obligation d’information. Ce manquement a été considéré comme une cause de nullité relative, un mécanisme juridique qui permet à la victime de remettre en cause la validité d’une transaction en raison d’un vice du consentement.

L’importance de l’information délivrée par l’assureur est capitale, car elle permet à la victime de faire un choix éclairé quant à ses droits à indemnisation. Un défaut d’information peut fausser ce consentement et justifier l’annulation de la transaction.

 

Les conséquences de la défaillance de l’assureur

 

Dans cette affaire, la Cour a souligné que l’assureur n’avait pas fourni à la victime les informations obligatoires, notamment sur la possibilité de recourir à une expertise contradictoire et à l’assistance d’un avocat. Ce manquement a conduit à l’annulation de la transaction, qui avait pourtant été signée plusieurs années auparavant.

L’arrêt rappelle que la preuve du respect du devoir d’information incombe à l’assureur. Si ce dernier ne peut démontrer qu’il a bien informé la victime conformément aux exigences de l’article L. 211-10 du Code des assurances, la transaction peut être annulée à la demande de la victime. Ainsi, la victime se retrouve dans une position où elle peut obtenir une indemnisation plus favorable.

 

Quelles leçons tirer de cet arrêt pour les victimes de dommages corporels ?

 

Cet arrêt de la Cour de cassation est un signal fort pour les victimes d’accidents de la circulation et d’autres dommages corporels. Il démontre que les transactions conclues avec un assureur ne sont pas définitives si l’assureur n’a pas respecté scrupuleusement ses obligations légales d’information. En tant que victime, il est essentiel de bien comprendre vos droits et de vérifier que l’assureur a rempli ses obligations avant de signer toute transaction.

Si vous avez signé une transaction avec un assureur et que vous avez des doutes sur la validité de cette transaction ou sur les informations qui vous ont été fournies, il est possible d’envisager une action en nullité relative. La jurisprudence est claire : en cas de manquement de l’assureur à son devoir d’information, vous pouvez potentiellement obtenir une meilleure indemnisation.

 

Conclusion : protégez vos droits, faites valoir votre indemnisation

 

Cet arrêt met en lumière l’importance pour les victimes d’accidents corporels d’être bien accompagnées dans leurs démarches de transaction avec un assureur. Si vous êtes dans une situation similaire et que vous souhaitez savoir si la transaction signée est conforme aux exigences légales, n’hésitez pas à nous contacter. Notre cabinet d’avocats compétent en droit de l’indemnisation du dommage corporel est à votre disposition pour vous accompagner dans la défense de vos droits et la maximisation de votre indemnisation.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour une consultation gratuite.

LES AUTRES ARTICLES